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Camille Bordelon

Enquête aux Pays-Bas : Snapchat épinglé pour vente illégale de cigarettes électroniques !

Accusée de négligence face à un commerce illégal de cigarettes électroniques, l’application Snapchat est actuellement sous enquête aux Pays-Bas. Les autorités examinent si le réseau social a manqué à ses responsabilités en vertu de la législation européenne.

Une plainte déposée contre Snapchat

Il y a quelques semaines, la Fondation pour la prévention du tabagisme chez les jeunes (Stichting Rookpreventie Jeugd) a soumis une requête officielle à l’Autorité néerlandaise des consommateurs et des marchés (Autoriteit Consument & Markt) concernant l’application de messagerie Snapchat. Selon cette organisation, Snap n’aurait pas pris les mesures nécessaires pour contrer la vente de vapoteuses illégales sur sa plateforme, alors que le Digital Services Act (DSA), qui sera appliqué en 2024, impose aux plateformes de lutter activement contre les contenus et transactions prohibés.

De son côté, le réseau social affirme avoir déjà mis en place des actions telles que l’amélioration de la détection de mots et emojis fréquemment utilisés par les revendeurs, le blocage de certains comptes, ainsi que l’instauration de contrôles parentaux supplémentaires.

Des mesures jugées insuffisantes

Cependant, selon deux médecins néerlandais ayant réalisé des études, peu de choses ont réellement évolué. Ils rapportent qu’avant l’implémentation des mesures par Snapchat, lorsqu’ils ont demandé à 15 adolescents, âgés de 13 à 18 ans, de rechercher des vendeurs de vapoteuses sur l’application, ces derniers ont identifié 55 revendeurs. Le même test, effectué après l’implémentation des modifications de l’application, a conduit à la découverte de… 56 revendeurs. En d’autres termes, les ajustements de Snapchat n’ont eu aucun effet.

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« Bien que les termes que Snap prétend surveiller (comme « vape ») ne produisent pas beaucoup de résultats, de nouveaux termes d’argot tels que snabba et gerroes sont facilement trouvables. Même des mots comme mégot de cigarette, tabac et cigarette continuent de donner de nombreux résultats, ce qui permet au commerce de se poursuivre sans entrave. », explique la fondation.

C’est dans ce contexte que Stichting Rookpreventie Jeugd a sollicité les autorités, soutenant que l’application enfreint la directive européenne sur les services numériques en n’adoptant pas des mesures suffisamment efficaces contre le commerce illégal de produits contenant de la nicotine sur sa plateforme. L’ACM a entendu cette demande et a récemment annoncé l’ouverture d’une enquête.

« Il est essentiel de garantir un environnement en ligne sécurisé pour les mineurs. C’est pourquoi les plateformes en ligne, telles que Snapchat, doivent prendre des mesures pour empêcher la vente de produits illicites sur leurs services. En nous basant sur les informations fournies par la Fondation pour la prévention du tabagisme chez les jeunes, nous avons des raisons suffisantes pour ouvrir une enquête sur d’éventuelles violations des règles du DSA par Snapchat. », a déclaré Manon Leijten, membre du conseil d’administration de l’Autorité.

Un problème d’envergure européenne

Ce problème ne concerne pas uniquement les Pays-Bas. En France, par exemple, les vendeurs de puffs illégales sont présents sur l’ensemble des réseaux sociaux. Certaines marques, comme JNR, ont même réussi à contourner les réglementations en vigueur. Ce défi est également présent en Belgique, qui a été le premier pays de l’Union européenne à interdire les vapoteuses jetables, mais qui doit maintenant également faire face au marché noir des puffs.

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Cette affaire met donc en lumière un problème bien plus large : la difficulté rencontrée par les réseaux sociaux pour contrôler le commerce illégal de nicotine, malgré des obligations européennes de plus en plus strictes. Mais elle soulève également la question des choix faits par certains pays, privilégiant l’interdiction à la régulation.

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