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Camille Bordelon

Nouvelle-Zélande : À la recherche d’un fournisseur pour les cigarettes électroniques

Quelques mois après la réalisation d’un projet pilote considéré comme un succès, la Nouvelle-Zélande avance dans sa démarche. Son organisme de santé publique a récemment lancé un appel d’offres à l’échelle nationale pour fournir des dispositifs de vapotage aux services d’accompagnement pour l’arrêt du tabac. L’objectif clairement affiché est de déployer ce programme sur l’ensemble du territoire dès janvier 2026.

Un appel d’offres innovant pour intégrer le vapotage dans les politiques de santé publique

Tout récemment, Health New Zealand – Te Whatu Ora, l’organisme de santé publique principal du pays, a mis en ligne un appel d’offres sur le site officiel du gouvernement. Ce dernier précise qu’il recherche des fournisseurs ou fabricants « capables d’offrir une distribution unique à 29 services dédiés à l’arrêt du tabac ». Les produits recherchés incluent des « dispositifs de vapotage (uniquement des pods) », ainsi qu’« un nombre suffisant de dosettes par appareil pour soutenir une tentative de cessation du tabagisme, pouvant aller jusqu’à trois mois. » Les cartouches doivent comporter des niveaux de nicotine variés, allant de 0 à 28,5 mg/ml, seuil maximal autorisé dans le pays.

Dans le document destiné aux professionnels, plusieurs éléments méritent d’être soulignés. Par exemple, Health New Zealand décrit cet appel d’offres comme « une occasion de contribuer à l’objectif Smokefree 2025 de la Nouvelle-Zélande, en assurant aux fumeurs un accès équitable à des alternatives moins nocives et régulées. »

En janvier 2025, le pays avait lancé un projet pilote visant à distribuer des kits de vapotage aux fumeurs qui souhaitaient s’engager dans un processus d’arrêt du tabac, en se rendant dans l’un des 24 centres d’aide sélectionnés. Selon le document joint à l’appel d’offres, le nouvel achat souhaité par l’agence de santé publique « a pour but d’assurer la continuité du service après l’achèvement du projet pilote de vapotage et de faciliter le déploiement national du programme. » Ainsi, la Nouvelle-Zélande semble prête à intégrer la cigarette électronique dans sa stratégie officielle de lutte contre le tabagisme.

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« Ce partenariat renforcera la santé publique tout en augmentant la crédibilité et la visibilité du fournisseur en tant qu’acteur de confiance sur le marché réglementé du vapotage à l’échelle nationale. » conclut-elle.

Il est également important de noter que, pour pouvoir participer à cet appel d’offres, le fabricant devra répondre à plusieurs critères, dont celui d’être indépendant de l’industrie du tabac.

Une initiative parfois controversée

Bien que cet appel d’offres représente une occasion significative pour l’industrie du vapotage, que des études, notamment une méta-analyse Cochrane de 90 recherches, ont souligné comme étant l’un des moyens les plus efficaces pour arrêter de fumer, il suscite néanmoins des critiques.

Le Dr Buzz Burrell, président des médecins généralistes indépendants du pays, estime que l’approche de Health New Zealand n’est pas adéquate. Il s’exclame : « Oh, mon Dieu, vous êtes accro à la nicotine. Permettez-moi de vous aider en vous apprenant à inhaler de la nicotine. » Il soutient que le vapotage, bien que « potentiellement moins dangereux, reste toutefois dangereux. » Pour lui, « il existe des méthodes plus efficaces pour cesser de fumer. »

De son côté, la PDG de la fondation pour l’asthme et les voies respiratoires partage cet avis : « Il est très étrange que cela soit autant promu malgré un manque de preuves solides. » Elle souligne également que les cigarettes électroniques « ne sont pas reconnues ni enregistrées comme outil de sevrage tabagique. »

Sur le plan politique, cette initiative ne fait pas consensus non plus. Ayesha Verrall, membre du parti travailliste, critique le langage utilisé dans l’appel d’offres. « C’est dérangeant de voir Health NZ tenter de redorer l’image d’une entreprise de vapotage en cherchant à s’associer avec elle. » Elle rappelle également que le gouvernement actuel a abrogé des lois anti-tabac « qui auraient pu sauver des vies et économiser des milliards de dollars pour le système de santé. »

« On dirait qu’ils gèrent Health NZ comme s’il s’agissait d’un magasin de vape, » s’indigne-t-elle. Cette remarque a été entendue, car la phrase concernant le renforcement de la crédibilité et de la visibilité du partenaire a été modifiée.

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Selon l’agence de santé publique néo-zélandaise, « le programme pilote actuel […] a permis à un peu plus de 1 400 personnes d’obtenir une validation de sevrage au monoxyde de carbone à quatre semaines, sur un total de 4 326 personnes validées entre janvier et juillet 2025. »

Ces résultats sont jugés suffisamment encourageants pour justifier le passage à une phase nationale, avec une distribution prévue dès janvier 2026 dans tous les services d’aide à l’arrêt du tabac à travers le pays.

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